Un peintre voyageur Après avoir mené de front sa carrière de gastro-entérologue et son activité picturale pendant une peu plus de trois décennies, le médecin, qui est devenu un peintre confirmé, décide de se consacrer exclusivement à sa passion. Depuis maintenant un an et demi, sa vie est rythmée par la création d'oeuvres et les expositions, sans oublier les projets de voyages. L'an prochain, le Rajasthan viendra s'ajouter sur la liste des contrées visitées : Maroc, Algérie, Tunisie, Mauritanie, Burkina Faso, Mali, Emirats Arabes Unis, Oman, Yémen, la Réunion, la Guadeloupe, l'île Maurice. Chaque destination est mûrement réflechie en fonction des aspirations artistiques du peintre. Les peuples nomades du désert ont guidé le pinceau de l'artiste, alors qu'il n'intégrait pas de dimendion humaine dans ses toiles. "Annie, mon épouse, m'a fait remarquer, au retour d'un voyage à la Réunion, qu'aucune figure humaine n'apparaissait sur mes toiles. Un déclic s'est produit et j'ai réfléchi au style de personnages qui me correspondait le mieux. Les hommes et femmes que je croque ne sont pas détaillés, juste esquissés. Et les Touaregs, drapés dans leurs djellabas bleues, sont entrés en résonance avec ma tendance artistique". Une tradition africaine familiale Chaque voyage donne lieu à une série de tableaux qui sont exposés par la suite. "Je considère certaines de mes oeuvres comme directement issues de la tradition orientaliste qui s'est brusquement arrêtée avec la bataille d'Alger. Je prolonge cette frange de l'Histoire de l'art". Sur l'arbre généalogique des Milleliri, plusieurs membres de la famille ont exporté le patronyme originaire de Vaca en Afrique. Entre un père officier dans le Maghreb, un oncle méhariste au Niger et une cousine institutrice en Algérie, Jean-Paul Milleliri s'est nourri tout au long de son enfance de cette
influence africaine. Et c'est tout naturellement que le peintre a transposé sur la toile les paysages admirés et les populations nomades rencontrées lors de ses voyages dans le désert du Sahel, du Sahara et du Moyen-Orient. Une dualité créatrice Mais l'ancrage à Bonifacio ne faiblit pas. C'est avec le même enthousiasme que le peintre déambule dans les ruelles de la haute ville. Accompagné de son épouse, Annie, qui tour à tour acquiert le rôle de muse, d'agent et de conseillère. Un carnet de croquis ne quitte jamais Jean-Paul Milleliri lors des promenades dans la cité calcaire ou des randonnées à travers la campagne de la Corse. Une fois l'exposition achevée, le couple sillonera à pied le Cap Corse. Le projet d'une grande toile sur la Giraglia s'élabore dans l'esprit de l'artiste. La dualité est inhérente au personnage. Au-delà de l'opposition franche entre deux éléments, dans l'univers de Jean-Paul Milleliri, il s'agit d'une complémentarité fructueuse. Un père corse, une mère alsacienne. La médecine et la peinture. Le soleil de l'île et la neige des Vosges. Les bleus de la mer et les ocres du désert. Les peintures collectées au fil des voyages et l'ancrage à Bonifacio. La douceur de l'homme et la douleur de l'exécution artistique. Murielle Kasprzak
La salle du Corps de Garde, creusée dans l'imposante citadelle de Bonifacio, accueille du 3 au 15 août les toiles de Jean-Paul Milleliri. Les oeuvres récentes de sa collection baptisée Kallisté mettent en scène, dans un style figuratif, aussi bien des paysages marins où les bleus profonds côtoient les ocres et les jaunes, que la capmpagne de l'Ortolo ou de la Balagne en de lumineux camaïeux de verts. Vacca, c'est le berceau des Milleliri. Le hameau juché au-dessus de Figari est aussi le lieu de prédilection de Jean-Paul Milleliri, qui vit en Alsace, pour renouer avec la terre de ses ancêtres. "La campagne du sud de la Corse est magnifique, confie le peintre. Ce mélange de maquis, de rochers et de chênes-lièges est un ravissement pour les yeux". Certaines toiles accrochées aux cimaises de la salle du Corps de Garde à Bonifacio ont été composées l'an passé à Piscia, hameau voisin surplombé par la montagne de Cagna. Des bleus, des ocres, des jaunes, des verts, des violets... La palette de Jean-Paul Milleliri contient des nuances qui s'approchent de l'infini. Au gré des mélanges effectués depuis des années, le peintre a trouvé des camaïeux qui évoquent avec une exactitude jubilatoire son imaginaire artistique. Depuis 1998, Jean-Paul Milleliri expose à peu près tous les deux ans, dans la cité des falaises. "Bonifacio est un lieu mythique pour montrer mes toiles. Le public est hétérogène et international. J'aime des échanges qui se nouent dans la salle du Corps de Garde. Et j'aime l'idée que mes toiles sont disséminées aux quatre coins du globe".
Jean-Paul Milleliri garde un ancrage à Bonifacio
Les bleus et les rochers de la Tonnara, plage non loin de Bonifacio, où Jean-Paul Milleliri aime pêcher la daurade
Journal de la Corse - semaine du 10 au 16 août 2007
Les falaises calcaires de Bonifacio et son célèbre "Grain de sable", source d'inspiration intarissable
Des voyages en peinture
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